Le plan, tout comme l´élévation correspondent bien au modèle de basilique asturienne du Haut Moyen-âge. Il est composé de trois nefs à trois sections, séparées entre elles par des arcs en pierre sur piliers à section rectangulaire, triple chevet rectangulaire à façade unique, et une dépendance ouverte dans la première section de la nef méridionale. Nous savons avec certitude qu´il n´y a jamais eu, sur la façade Nord, de dépendance symétrique à cette dernière. De même, il semble archéologiquement douteux qu´il y ait eu un avant-corps tripartite à l´ouest avec portique et unités latérales.
Malgré son actuelle affectation comme paroisse rurale, nous ne devons pas oublier que nous avons affaire à une fondation directe d´Alphonse III el Magno et de sa femme Jimena. Consacrée en 891, elle est destinée à accueillir une communauté monastique. En 1108, Pelayo, évêque d'Oviedo consacre nouvellement les trois autels respectivement dédiés aux Saints Adrien et Nathalie (chapelle centrale), à Saint Pierre et à Saint Paul (chapelle Sud) et à Saint Jacques (chapelle Nord). Etant donné la date, le temple devait être, ou s´apprêtait à se mettre, au service d´un canonicat rural, probablement réformé à l´initiative du même évêque.
Les murs de la facture originale sont construits à base de moellons irréguliers, grossiers, essentiellement calcaires; et de pierres de taille extraites de tuf calcairepour les angles, les baies des nefs latérales et les contreforts du chevet. Une porte unique ouvre à l´Ouest. L´éclairage est apporté par les six fenêtres rectangulaires de la claire-voie et les quatre ouvertures du type meurtrière des nefs latérales auxquelles viennent s´ajouter les ouvertures des chapelles. À l´exception des chapelles avant, et de leurs voûtes en plein cintre, l´ensemble est recouvert de charpentes en bois.
L´intérieur du temple répond parfaitement à l´impression de rusticité que procure l´extérieur. La décoration sculpturale est limitée aux deux colonnes de l´arc de triomphe de la chapelle centrale. Les chapiteaux sont des éléments de récupération.
Santo Adriano de Tuñón conserve toutefois des échantillons importants de peinture murale dans sa chapelle centrale. Une frise de merlons triangulaires décalés, à l´intérieur lobulé, situé à la hauteur de la ligne d´imposte de la voûte, est directement inspirée de l´art de Cordoue.
Tout comme la bande ornementale aux motifs végétaux, cette frise crénelée parcourt également le mur Sud de la chapelle centrale, sur les crédences où une croix a été conservée sur sa hampe processionnelle. Ses quatre bras sont d´égale longueur, et s´achèvent en lobes élargis d´où naissent deux antennes recourbées en spirale vers l´intérieur.
Un liseré entoure les crédences. Il a des cercles au niveau de la courbure des arcs.
La frise végétale, avec ses bourgeons de rose enfermés dans les ondes intérieures de la tige, atteste aussi du recours aux répertoires décoratifs d'origine méridionale, comme en témoignent les fréquentes bordures ornementales à base de tiges et de palmettes qui décorent les épitaphes, les impostes, abaques et autres éléments sculpturaux souvent présents dans l´architecture et la plastique du Xe siècle. En dernier lieu, il faut signaler la finition de la fenêtre du chevet plat, avec ses cercles concentriques séparés par des faisceaux à trois tiges, qui renvoie aux frises ornées de flèches et d´ulves à côté desquelles apparaissent, radieux, le Soleil et la Lune.
Accès
Santo Adriano. Tuñón.
Bus Pullmans Llaneza, ligne Oviedo/Uvieu-Teverga. Information: www.pullmansllaneza.com.
Visites
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